Pour moi, Jean Charest vit actuellement un petit sursis avant que sa vie politique prenne fin. En effet, force est de constater qu’il s’est coincé lui-même dans une situation extrêmement difficile pour lui. Regardons, si vous le voulez bien, les options qui s’offrent à lui.
Premièrement, son budget (oups, pardon, c’est celui de Monique! J’avais oublié) doit être adopté, sinon son gouvernement minoritaire sera défait. Il doit donc convaincre un des deux partis de l’opposition de voter en faveur du budget présenté par Jérôme-Forget.
Or, l’ADQ a déjà dit que, quoiqu’il arrive, il va voter en défaveur du budget. Donc, si Charest veut que son budget passe, il n’a pas de choix que de négocier avec le PQ pour que ce dernier appuie le budget.
Et là, ça devient intéressant car le PQ est en pleine lune de miel avec Pauline, le PQ se sent en position de force, puisque les sondages montrent qu’avec Pauline, le parti remonte dans les intentions de vote. Le PQ décide donc de négocier. C’est vrai qu’il n’a rien à perdre, et tout (ou presque) à gagner.
Si les négociations marchent, et bien, le PQ aura montré que le PLQ ne fait pas le poids contre lui, puisque le PLQ aurait dû se plier à certaines de ses demandes. Si le PLQ a besoin, à chaque fois, de l’appui du PQ pour sauver son gouvernement minoritaire, cela montrera aux Québécois que le programme PLQ est rempli de trous, et de bêtises.
De plus, si les élections sont reportées, le PQ pourra alors permettre à Pauline (ou autre chef éventuel) de bien prendre la tête du parti. Ils auront le temps de garnir leurs coffres, et de préparer la campagne électorale qui ne saurait tarder.
Par contre, le PQ prend le risque que l’effet Pauline s’estompe. C’est pourquoi ils ne veulent pas plier si facilement, et continuent de menacer le gouvernement Charest. Car si le gouvernement est défait, le PQ pourra profiter de l’effet Pauline. Et ayant négocié avec Charest, le PQ aura le bon rôle. Ils ne pourront pas être accusés de faire tomber le gouvernement juste par entêtement. Voyez-vous, on a tenté de négocier, c’est Charest qui n’a rien voulu savoir, diront les péquistes.
Il y a quand même un autre scénario qui n’est pas trop mis de l’avant, car il est effectivement, fort peu probable. Mais, je vais en parler, car, dans ce monde à surprises qu’est la politique québécoise ces derniers temps, on ne sait jamais.
Imaginez un instant, que Mario Dumont cause la surprise en votant en faveur du budget! J’en doute sérieusement, pour tout dire. Mais, imaginons seulement un instant…. Après m’être relevée (puisque je serais tombée de chaise à cause de la surprise), je me dirais que cela n’est pas totalement illogique. Après avoir laissé toute la scène au PQ et au PLQ, Mario Dumont voudra peut-être faire un geste d’éclat. Et quoi de plus éclatant que de se montrer comme le « sauveur » de la crise politique que le Québec traverse? Cela ne convaincra pas tout le monde, mais pour garder une certaine visibilité, Super Mario pourrait être tenté de le faire….
Mais revenons aux options de Charest. Il est le moins populaire des trois chefs, et son parti a encore perdu des plumes par rapport à la dernière élection. S’il s’entête à garder ses impopulaires baisses d’impôts, pour ne pas « trahir sa promesse » son gouvernement risque d’être battu. Donc, le Québec se retrouvera en élections et le PLQ risque fort bien de se retrouver en troisième place. Et là, il perdra sa place de chef du PLQ. S’il négocie, il perdra la face, car il aura trahi sa promesse. Mais il pourra rester à la tête du gouvernement, mais encore plus affaibli. Quoiqu’il en soit, sa vie politique tire à sa fin….Car même le Parti Conservateur du Canada n’en voudra de lui.
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